Mon enfant cubain

Enfant cubain né en 1981, j’ai grandi dans un petit village de campagne où la vie était simple, mais profondément humaine. Nous étions tous une grande famille dans notre quartier, composé de quelques maisons. Tout le monde se connaissait, s’entraidait sans hésitation.

Nous passions nos journées dehors, à courir pieds nus, à inventer des jeux avec n’importe quoi : une boîte de conserve devenait une voiture, un bâton une épée, et notre imagination faisait le reste.

Mes plus beaux souvenirs sont liés à la nature : me baigner dans la rivière les jours de chaleur, aller à la montagne avec mes amis, aider mon grand-père à la ferme et, chaque dimanche, retrouver toute ma famille pour partager un repas et des rires. Nous étions 12 petits enfants à la maison.

Une enfance différente

Aujourd’hui, je vis au Québec. J’ai des enfants et j’ai travaillé comme professeur d’espagnol dans des écoles secondaires. Ici les enfants ont tout ce qu’il faut matériellement, Ils ont des jouets sophistiqués, des écrans, des parcs aménagés… et pourtant, quelque chose me frappe. Ils semblent souvent isolés, distraits, parfois même agressifs dans leur manière d’interagir. Je trouves que les longues discussions en famille, les jeux spontanés, l’exploration de la nature et le sens de la créativité se font rares.

J’ai connue la liberté de l’enfance, celle qui nourrit l’âme et forge des liens profonds avec les autres et avec la terre. En comparant mon enfance à celle que j’observe aujourd’hui, je réalise que, bien que nous ayons grandi avec peu, nous étions incroyablement riches d’une autre manière.
Nous avions la richesse du partage, de l’imagination, de la connexion avec la nature et avec nos proches. Nous n’avions pas besoin de beaucoup pour être heureux, parce que le bonheur ne se trouvait pas dans les objets, mais dans les expériences et l’amour qui nous entourait. Mon enfance à Cuba était une enfance pauvre en biens matériels, mais riche en esprit et en cœur.